Huit heures du matin . Je longe le filet d'eau qui serpente sous les arbres . La forêt s'épaissit,  jusqu'à se refermer derrière moi. À cet endroit précis, une énergie paisible m'envahit . Je m'y sens bien... inutile de chercher ailleurs ... tout est déjà là.. . Nous voici à Shinrin Yoku, somewhere in the Universe !

Cliquez, et savourez !

(prises de vue +texte écrit et dit par l'auteur)

D.H.

« SHINRIN-YOKU° »

 

 

 

Lassé de voir ce monde, immonde poudrière,

 

Attisant ses fléaux, ses démons, ses horreurs,

 

Ses abominations, ses crimes, ses douleurs,

 

Seul… à Shinrin Yoku… je cherche la prière !

 

 

 

Et je trouve l’endroit, juste sous mes paupières,

 

 Cils baissés, le regard tourné vers l’intérieur,

 

Portes de mon silence où je viens en prieur,

 

Attentif, immobile, auprès d’une rivière.

 

 

 

Mon coussin est en feuilles de saule et d’ombrages,

 

Au ruisselis de l’eau répond un sansonnet,

 

Ivre d’air et de vie, posé au balconnet

 

D’un frêne blanc à fleurs dansant avec l’orage.

 

 

 

La terre sent l’humus, et l’onde limoneuse

 

Reflète l’arc en ciel, fils aîné de la pluie,

 

Hélios fait la cour au brin d’herbe qui luit

 

Comme brille au vitrail l’aurore lumineuse.

 

 

 

Le vent siffleur s’amuse avec la libellule,

 

Ébrieuse, fuyant aux chaumes de bambous,

 

Et le patineur d’eau exhibe sans tabou

 

Ses pattes de géant sur un corps minuscule.

 

 

 

Yeux mi-clos je perçois, dans les vastes ramures,

 

Les plus infimes sons des sésies perce-bois,

 

Et j’entends le frisson de la fraise des bois

 

Sensible aux chœurs de l’aube, étourdissant murmure

 

 

 

À l’amble du printemps, des feuilles et charmilles,

 

Oasis de verdure où je demeure, assis,

 

Inhalant le silence, et la lumière, ainsi,

 

Où tout me dit « Voilà ton unique famille ! »…

 

 

 

                                     -*-*-*-*-

 

Lassé de voir ce monde, immonde poudrière,

 

Attisant ses fléaux, ses démons, ses horreurs,

 

Ses abominations, ses crimes, ses douleurs,

 

Seul… à Shinrin Yoku… je trouve ma prière !

 

 

 

( °Shinrin-Yoku, bain de forêt)

 

 

 

Dominique Hilloulin

 

(10/05/2016)

 

(texte protégé)

(également présent su Short-Edition.com)

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Gardes (vendredi, 20 janvier 2017 16:07)

    Tres beau poeme site reussi

  • #2

    ELISABETH DONNARIEIX (samedi, 31 décembre 2022 11:55)

    Très beau poème! La régularité des alexandrins , et des rimes donne de l'ampleur à la sérénité de l'instant et du lieu. Tu m'as emmenée à ton Shinrin-Yoku!


Commentaires: 0

Amoureux des arbres ? moi ? oui ! et, de surcroît, à la manière d'Hugo !( cf: "Arbres de la forêt vous connaissez mon âme!"). Sensations de proximité, d'intimité, de confiance .

Vous dirais-je que les arbres communiquent ? sans hésitation Oui ! entre eux et avec nous , je l'affirme!

Comment le saurais-je ? Mais...simplement parce que je leur parle, c'est cela, je-leur-par-le ! ne serait ce que par un regard en passant, premier lien relationnel, première re connaissance de l'autre . Et , à leur façon, ils me répondent ! Comment ? chhtt .

Je vous propose la lecture des quelques poèmes qui suivent. Peut être y découvrirez vous votre propre " langage " avec eux . Bonne lecture, et on se retrouve ensuite ? DH.        


INTERVIEW

 

- « Dis !que - fais tu l’hiver, en haillons, silencieux,

Immobile, glacé, seul, au milieu du monde ? »

 

° « Je réfléchis, pendant que, du pied à mes cieux,

Ma sève va et vient en des salves fécondes !  » 

 

- « Est ce là ton métier ? attendre et ressentir

L’échelle de Jacob et son cortège d’anges ? »

 

° « C’est un travail studieux, où je dois consentir

À veiller patiemment aux judicieux mélanges

Qui orneront mes bois au sacre du printemps :

Chaque année refleurir et habiller mes branches,

Préserver mes bourgeons du gel, du mauvais temps,

Choisir des tons de vert pour la lumière blanche,

Pour le gris des ondées, le pourpre, l’ocre, l’or,

Dialoguer en secret avec tous les insectes,

Négocier leurs trajets et refuser dès lors

Toutes déviations ! Éradiquer les sectes

De champignons haineux voulant parasiter

Mon environnement. Comme tu vois, je trime ! »

 

- « Incroyable ! dis moi, vient on te visiter ?

Tu me parais cagneux et sujet à déprime ! »

 

° « Pas un instant pour moi ! Dérangé jour et nuit

Par la pluie, les oiseaux, le vent et les voitures,

Les avions, les passants, les fêtards vers minuit,

Les boueux, le laitier, les chiens et la nature

Qui envoie ses lombrics faire leurs déjections

Entre mes doigts plantés dans l’humus de la terre !

Sans parler des fléaux de la carburation

Lorsque ton jardinier vient tondre le parterre

Et fume son cigare en s’appuyant sur moi !

Quant à mon dos voûté sur mes deux jambes courbes,

Ces infortunes-là ne me créent plus d’émoi,

Plus de complexes, plus d’abominations fourbes,

Car j’ai appris à vivre avec ce bel atout

Qui m’oblige à lutter pour que l’on me voie digne

Et que je n’aie besoin de jouer mon vatout

Pour être reconnu par mes pairs ! »

                                                               - « Très beaux signes

De détermination, de force et de respect !

Voudrais tu formuler un vœu, un commentaire ? »

 ° « Non, pas vraiment, sinon que, cachés sous l’aspect

De végétaux muets éduqués à se taire,

Nous observons beaucoup, depuis notre retrait,

La vie des hominaux et de leur multitude

Transformant leur planète en immonde portrait.

Alors, si tu veux bien blâmer ces habitudes

 

Dénonce les auprès des lecteurs dans tes vers !

Tu feras œuvre utile,

Pour toi

Et l’univers ! »

 

Dominique  HILLOULIN texte protégé)

(14/12/2016)

( également présenté sur Short-Edition.com)


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" Comme un arbre dans la ville  ! " chantait Maxime dans un poème militant post soixante huit !

J'avais 22ans et une guitare.

Quarante quatre ans plus tard, nos feuillus urbains combattent toujours silencieusement, revendiquant le droit à la dignité, en ont assez de supporter les guirlandes de Noël, s'époumonent à expectorer trop de C02, intériorisent des blessures injustes, et ,pourtant,  continuent leur métier d'arbre !

Aujourd'hui, j'ai trois fois plus de recul, une plume,  et... la grâce d'un conviction intacte ! Alors ? Prêts à lire un plaidoyer en faveur  des Géants blessés? Allez ,je m'éclipse...savourez . Je vous assure qu'une seule pensée positive de votre part peut être un baume pour un arbre souffrant à l'autre bout de la planète !  C'est un papillon qui me l'a dit  !  ;-)) D.H.

 

 GÉANTS BLESSÉS...

 

Ils vivent à deux pas de chez moi, naufragés

Au milieu des piétons, élagués, sans familles,

Grives et martinets à portée de ramilles

Peignant la voûte bleue qu’ils ont enfeuillagée .

 

Seuls, mutilés par l’homme, avilis par les chiens,

Ils cherchent vers le haut l’espace aérifère,

Fuient le vulgum pecus oppressant l’atmosphère,

Jettent des flèches d’or dans l’azur aérien.

 

Leurs bras poussent les murs invisibles de l’air,

S’entrecroisent, formant des carrefours étranges,

S’ouvrent, dévôts du ciel, encouragent les anges

À se blottir en eux au moindre courant d’air.

 

L’automne, vaguemestre, emporte leurs secrets

Gravés l’année durant à la limbe des feuilles,

Des ex-voto confiés au vent froid qui les cueille

Et les dépose au sol en tourbillons discrets.

 

Mais ces géants blessés aux abords des trottoirs

Regrettent les grands bois et le culte des druides

Dans des clairières nues énergisées de fluides

Loin des pavés huileux aux fétides crottoirs .

 

Providence ! parfois, des couples d’amoureux

Embrassant  l’Indicible au milieu du vacarme

S’y défont, à l’abri, de  leurs dernières armes

Et célèbrent Vénus sous un feuillage heureux !

 

Dominique HILLOULIN

(17/11/2016)

(texte protégé)( également présenté sur Short-Edition.com)

 

 

 

 


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Novembre ! c'est un mois cher au coeur des poètes inspirés par l'introspection . Egalement par les amoureux, qui le font rimer avec chambre .

Quant à moi, je voisine à longueur d'année avec Aladin, mon magnolia. Dès que je lève les yeux de ma page, c'est lui qui m'attend  au carreau . Alors,...forcément...depuis le temps, nous avons développé une sorte de proximité. Tiens ,par exemple, tout à l'heure encore, nous nous sommes regardés, une question m'est venue . Je vous la partage : OÙ ?

Vos suggestions seront précieuses ! mais , lisez d'abord...on se retrouve ensuite à travers les commentaires .

 

OÙ ?

 

Une feuille dodine, en jupon de Cosette,

Haillon mité d’ajours, une peau de chagrin !

Mon arbre – un magnolia –ne donne plus son grain

Aux Beautés surannées dont fane la risette.

 

De minuscules doigts velouteux, bougies d’anges,

Pointent l’index au ciel et bourgeonnent, poussant

L’ancienne frondaison – Novembre finissant –

Vers la tourbe et l’oubli, Ô funestes vendanges,

 

Condamnée à l’exil en des lieux mortifères,

Soufflée, sans plus d’égards, par les nervis du vent !...

 

Où va-t-on, quand la vie se détourne et préfère

Les fraicheurs d’avenir aux passés déclivants ?

 

Où partent nos pensées peintes sur l’or des feuilles ?

 

Dominique HILLOULIN

(29/11/2016)

( texte protégé, @tous droits réservés)

( texte également publié sur Short Editions.com)

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